Adrianne Lenker – Abysskiss

Les mélodies d’Adrianne Lenker commencent comme elles s’arrêtent. Elles tournent autour de quelques notes jouées sur cordes pincées avec une guitare en bois, elles donnent l’impression de se répéter à l’infinie. Elle chante d’une voix douce, comme si elle avait été enregistrée dans le calme d’un salon chaleureux avec un vieux 4-pistes à cassette. Sur Womb, On distingue par moment une courte phrase de synthétiseurs modulaires et sur d’autres titres il y a même une guitare électrique et un piano, comme si cette retenue avait soudainement besoin de fulgurances soniques. Que ce soit pour marcher dans la ville ou pour préserver l’étrange bulle que crée cette musique avec le reste de ce monde, « Abysskiss » est devenu rapidement l’un des objets sonores indispensables de mon quotidien.

Plongé dans une sorte d’hypnose à force d’écouter ce disque, je reprends lentement conscience du monde qui m’entoure lorsque j’enlève doucement le casque de mes oreilles. Pendant quatre minutes, j’étais un peu ailleurs avec 10 Miles et ses arpèges que je réécouterai sûrement quand il fera très froid dehors. Lorsque les dernières notes de « Abysskiss » se jouent, Adrianne Lenker me donne l’impression de chanter au delà des environnements urbains alternatifs pour nous tendre un miroir vers les dernières méandres de nos cerveaux. Les mélodies d’Adrianne Lenker commencent comme elles se terminent, le plus calmement possible.

( ♫) Adrianne Lenker – Womb

Mathieu

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